“Insignificance” (1985), le film réalisé par Nicholas Roeg d’après la pièce de théâtre du même nom de Terry Johnson, est une exploration audacieuse et pleine d’humour noir sur la nature du destin, de l’identité et du pouvoir de la célébrité. Le titre lui-même interroge cette notion d’insignifiance face aux figures imposantes qu’il met en scène: Albert Einstein, Marilyn Monroe, le Président des États-Unis et un mystérieux professeur. Ce film s’aventure dans les labyrinthes de l’histoire et du rêve, laissant au spectateur la liberté d’interpréter ses mystères.
Un rendez-vous improbable à l’hôtel
Le récit se déroule en 1953, alors qu’Albert Einstein, fatigué par le poids de sa renommée scientifique, s’installe dans un hôtel londonien pour fuir les assauts de la presse. Dans une chambre voisine, Marilyn Monroe tente d’échapper à son image de blonde sexy et désire trouver une profondeur qui lui manque. Leurs chemins se croisent lors d’une rencontre fortuite. La pièce est structurée comme une suite de jeux théâtraux où les personnages évoluent dans un espace-temps flou : le présent, le passé et l’imaginaire s’entrelacent pour créer une atmosphère surréaliste.
Einstein, interprété par le brillant Terence Stamp, se débat avec la solitude de sa pensée géniale. Marilyn Monroe, incarnée par la sublime Geraldine Chaplin (fille du légendaire Charlie Chaplin), rêve d’un amour sincère et cherche à briser les chaînes de son statut de star hollywoodienne.
Un trio insolite : Einstein, Monroe et le Président
Le trio est complété par un professeur mystérieux qui se révèle être un double d’Einstein lui-même. Les dialogues sont percutants et souvent métaphysiques, explorant les thèmes du temps, de la relativité et de la recherche du sens dans un monde chaotique. Le Président des États-Unis, joué avec une ironie mordante par l’acteur Tony Curtis, ajoute à cette comédie philosophique une dimension politique, mettant en lumière la superficialité et le cynisme qui peuvent régner en haut lieu.
Un film singulier et provocateur
“Insignificance” n’est pas un film facile. Son rythme saccadé, ses dialogues elliptiques et son manque de résolution explicite peuvent dérouter certains spectateurs. Ce film est plutôt une expérience cinématographique qui invite à la réflexion et à l’interprétation personnelle.
Personnage | Acteur | Description |
---|---|---|
Albert Einstein | Terence Stamp | Un savant désabusé en quête de sens |
Marilyn Monroe | Geraldine Chaplin | Une icône hollywoodienne souhaitant s’affranchir de son image |
Le Professeur | Michael Jayston | Un double d’Einstein aux motivations mystérieuses |
Le Président des États-Unis | Tony Curtis | Un personnage politique cynique et superficiel |
Nicholas Roeg, connu pour ses œuvres visuellement audacieuses (“Don’t Look Now”, “The Man Who Fell to Earth”), crée une atmosphère onirique et inquiétante. La photographie sombre et contrastée renforce l’impression d’une réalité floue et incertaine.
“Insignificance” est un film qui questionne la nature de la célébrité, du pouvoir et de la recherche de soi dans un monde où les frontières entre la fiction et la réalité sont souvent brouillées. Un film qui vous laissera penser longtemps après avoir éteint l’écran.